L’Art de la Street Photography avec Pascal Andreani : Révélations et Inspirations
La photographie de rue, c’est l’art de saisir la vie quotidienne dans toute sa spontanéité et sa diversité. Et parmi les artistes qui maîtrisent cet art, Pascal Andreani se distingue par son style unique et sa capacité à capturer des moments intimes au cœur des rues animées. Membre éminent de Street Photography France, Pascal nous ouvre la porte de son univers photographique, nous révélant les secrets de son inspiration, de sa préparation minutieuse, de son choix entre le noir et blanc et la couleur, de ses angles de prise de vue, de son approche éthique, et de l’impact des grands maîtres sur son travail. Dans cette interview, vous découvrirez également l’histoire fascinante derrière l’une de ses photos emblématiques et ses réflexions sur l’avenir de la street photography. Enfin, pour les photographes aspirants, Pascal partage quelques précieux conseils pour se lancer dans ce genre artistique exigeant tout en développant un style distinctif. Entrez dans l’univers de la street photography avec Pascal Andreani, un artiste passionné qui trouve la beauté dans les moments fugaces de la vie urbaine.
On pose les questions à Pascal…
Dans cette interview, Pascal Andreani partage avec nous son parcours photographique.
SPF : Qu’est-ce qui vous a initialement attiré vers la photographie de rue, et comment avez-vous développé votre style unique au fil des ans ?
Pascal Andreani : Mes inspirations sont diverses, baigné comme beaucoup par la photo de rue en noir et blanc des maîtres tels que Doisneau ou Cartier Bresson depuis mon plus jeune âge. J’ai toujours eu cette fibre artistique au fond de moi. Ne restait plus qu’à trouver mon style…
SPF : La street photography est souvent associée à la spontanéité. Comment préparez-vous vos séances photo pour capturer ces moments authentiques dans la rue ?
Pascal Andreani : En ce qui concerne mes préparations, cela va dépendre de plusieurs facteurs, la météo en est le principal ! J’aime jouer avec la lumière. Ensuite, je cherche des scènes dans lesquelles j’attends que différents ingrédients s’y associent. Je peux attendre très longtemps au même endroit parce que je ressens le potentiel de la scène, dans l’attente d’une silhouette, d’une lumière ou d’un plan. Beaucoup de patience à l’image d’un photographe animalier…
SPF : Vos photos présentent un équilibre intéressant entre la couleur et le noir et blanc. Pouvez-vous nous parler de votre choix de médium pour chaque projet et de la manière dont cela affecte la narration de vos images ?
Pascal Andreani : J’étais à mes débuts focalisé sur le noir et blanc qui pour moi était indissociable de la photo de rue. En découvrant le travail de différents maîtres de la photographie, Saul Leiter en particulier, mes points de vue ont changé. Certaines scènes nécessitent le maintien des couleurs afin de préserver les jeux de tons, de colorimétrie présents dans le cadre. L’intemporalité d’une photo de rue peut passer par la couleur.
SPF : Les angles de prise de vue sont un élément distinctif de votre travail. Pouvez-vous partager quelques-unes de vos techniques préférées pour trouver des angles uniques dans un environnement urbain chaotique ?
Pascal Andreani : Je n’arrive pas avec une idée prédéfinie d’une scène, l’angle va dépendre de la lumière, des protagonistes, de la lecture que l’on veut transmettre, placer l’accent sur les personnages, les différents plans, la lumière…
SPF : En street photography, vous capturez souvent des moments intimes et émotionnels de la vie quotidienne des gens. Comment gérez-vous l’éthique et le respect de la vie privée tout en documentant ces moments ?
Pascal Andreani : J’aime isoler des sujets, mais très rarement les personnes photographiées sont identifiables. J’aime travailler avec des silhouettes, des ombres de la manière la plus discrète possible lors de la prise de vue. Le respect du droit à l’image est essentiel mais assez restrictif en France. Parfois une main, un pied, une silhouette provoque autant d’émotions qu’un visage.
SPF : Pouvez-vous nous donner un exemple d’une photo que vous avez prise qui a une histoire fascinante derrière elle ? Quel était le contexte de cette photo et ce qui la rend spéciale pour vous ?
Pascal Andreani : Certainement une de mes premières photos prise à Lisbonne. Un ami m’avait prêté son vieux Nikon D90 (je n’avais pas encore de boîtier à l’époque). Je suis parti dans la capitale portugaise sans savoir que cela allait déclencher en moi cette passion pour la street photographie. Cette image représentant en silhouette un homme avec un chapeau dans une démarche chaloupée, un joueur d’harmonica à ses côtés, n’est certainement pas ma photo la plus aboutie mais reste la photo de la prise de conscience de cette passion.
SPF : Les artistes sont souvent influencés par d’autres artistes. Y a-t-il des photographes de rue ou des artistes en général qui ont eu un impact significatif sur votre travail ?
Pascal Andreani : Sans être original, Doisneau ou Cartier Bresson pour leur humanisme et leur côté compteur du quotidien. J’adore également Saul Leiter avec une approche et un travail sur les couleurs et les plans tellement riche. Parmi nos contemporains, je suis admiratif de photographes tels qu’Alan Schaller ou encore Mark Firnley avec une approche très graphique et contrastée. Quiconque n’a jamais commencé par imiter ne sera jamais original ! Théophile Gautier.
SPF : La street photography est un genre qui évolue constamment. Comment voyez-vous l’avenir de cette forme d’art et comment envisagez-vous de continuer à innover dans votre propre pratique ?
Pascal Andreani : L’évolution de la street photographie sera surtout, je pense, au niveau matériel avec la miniaturisation des boîtiers, ne me parlez pas d’intelligence artificielle… L’œil du photographe doit rester le seul maître d’une photo !
SPF : Enfin, pouvez-vous partager quelques conseils pour les photographes aspirants qui souhaitent se lancer dans la street photography et développer leur propre style distinctif ?
Pascal Andreani : Sortir, marcher, se perdre, le plus souvent possible, parfois avec un thème en tête (réflexion, silhouette, parapluie…). Par tous les temps, shooter. S’inspirer de grands maîtres. Garder l’envie de la prochaine photo !!
