À la Découverte du Monde Urbain avec Philippe Roiné, Photographe de Rue

Entrez dans le monde dynamique de la photographie de rue aux côtés de Philippe Roiné, un artiste dont l’objectif capture l’essence même de la vie urbaine. Issu d’une formation artistique à l’Ecole Estienne à Paris, Philippe a trouvé dans la street photography une façon unique de saisir l’instant et de narrer les histoires qui se déroulent dans les rues du monde entier. Dans cette entrevue, découvrez son parcours, sa vision artistique et sa passion pour immortaliser la beauté et l’humanité dans les décors urbains.

 

 

On pose les questions à Philippe…

Dans cette interview, Philippe Roiné partage avec nous son parcours photographique.

éSPF : Depuis combien de temps pratiquez-vous la photographie de rue et comment avez-vous commencé ?

Philippe Roiné : Je pratique la photographie de rue depuis 4 ans après avoir été passionné par la photographie de nature. De façon générale, j’ai commencé la pratique de la photographie pendant ma formation initiale de photograveur à l’Ecole Estienne à Paris dans les années 1980. J’y ai appris les bases de la photographie et je me suis ensuite tourné vers la photographie de nature et de voyage essentiellement. A la fin des années 1990, j’ai eu la chance de faire deux expositions sur des portraits capturés sur les marché d’Afrique de l’Ouest. En photographie de nature, j’ai publié dans les années 2000 un reportage sur les chimpanzés d’Afrique de l’Est dans la revue nature de chasseur d’Images. Mais depuis quelques années je me tourne vers la street et mes congénères humains.

SPF : Quel équipement utilisez-vous pour la photographie de rue et quels sont vos sentiments à son égard ?

Philippe Roiné : Je suis équipé d’un Fuji X100V que j’adore ! en attendant la version suivante. C’est un appareil vraiment extraordinaire même si je lui reproche la baisse de qualité lors de la montée en ISOs (maxi 1600). Ce que j’apprécie essentiellement c’est son ergonomie et plus particulièrement sa molette de correction des expositions, facile d’accès et que j’utilise très régulièrement.

SPF : Qui sont vos principales influences en matière de photographie de rue ?

Philippe Roiné : Je suis très imprégné de photographie humaniste et ma première référence a été un photographe oublié, Pierre Verger, un photographe qui me touchait d’autant plus que j’ai vécu une dizaine d’années en Afrique et que lui-même a photographié l’Afrique puis l’Amérique du sud. J’ai même à cette époque, travaillé au 6X6 mais pas de façon concluante. Sinon, en dehors des classiques de la photo de rue française, j’ai, il y a quelques années, découvert la photographie japonaise, non seulement Moryama mais surtout Tatsuo Suzuki. J’aime les noirs profonds et la « brutalité » de leurs images de rue qui montre bien la violence du milieu urbain. Enfin un auteur que je considère comme le plus impressionnant actuellement, même s’il reste de facture plus classique, c’est Black Matt et son « American Geography ». Celui-ci allie la photographie humaniste avec un traitement des images d’une grande profondeur.

SPF : Pouvez-vous nous décrire votre approche de la photographie de rue ?

Philippe Roiné : Voici une image qui montre bien ma façon d’aborder la photographie de rue. Entre pêcheur et chasseur. Je suis principalement un chasseur d’images qui parcourt les rues et déclenche à la vue d’un personnage croisé de façon proche. Mais il m’arrive de rester à un endroit précis après avoir repéré une lumière précise et d’attendre le passant ou la passante. J’aime capturer les expressions des passants et passantes, les mimiques et grimaces.

SPF : Quelles sont les principales difficultés que vous rencontrez dans la pratique de la photographie de rue ?

Philippe Roiné : La principale difficulté reste pour moi d’être à la fois proche de mon sujet (35mm oblige), et en même temps de le laisser s’exprimer. Rechercher une rue étroite, un passage obligé et/ou une lumière adéquate restent mes principaux défis dans la photographie de rue.

SPF : Quel est votre point de vue sur l’éthique en photographie de rue ?

Philippe Roiné : Un auteur symbolise pour moi la question de l’éthique en photographie de rue. Il s’agit de Bruce Gilden. En effet si je peux admirer la technique du photographe de rue, son approche quasi unique des visages « hors normes » me pose souci et pour ma part je ne souhaite pas afficher uniquement le « hors norme » mais au contraire le commun, les gens que nous croisons au quotidien et ceci sans stigmatiser ni moquer.

SPF : Quel conseil donneriez-vous à un débutant en photographie de rue ?

Philippe Roiné : Un seul conseil pour un débutant : sortir, sortir et encore sortir… avec un appareil photo et déclencher et déclencher encore. C’est la pratique qui fait avancer.

SPF : Comment voyez-vous l’avenir de votre travail en photographie de rue ?

Philippe Roiné : Aujourd’hui j’essaie de structurer mon travail pour le proposer à une revue en vue d’une publication. J’ai connu la communauté « street photography France » grâce aux vidéos youtube tout d’abord ensuite en allant chercher sur internet ce que produisaient ses membres. Je cherchais en effet à voir ce que faisaient les autres photographes français sur le thème de la photographie de rue. Cela m’apporte beaucoup de voir ce qui se fait, cela me permet surtout de voir plus précisément ce que je veux produire de spécifique. J’espère pouvoir participer à des sorties collectives ou à d’autres manifestations et ainsi rencontrer des « collègues de rue ».

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