Vision Artistique et Indépendance Créative : Un Entretien avec Stéphane Rouillard

Découvrez l’univers de Stéphane Rouillard, un photographe de rue passionné et membre de Street Photography France, à travers notre interview exclusive. Rouillard partage ses expériences, ses défis, et ses conseils pour les aspirants photographes.

On pose les questions à stéphane…

Dans cette interview, Stéphane Rouillard partage avec nous son parcours photographique.

SPF : Comment avez-vous découvert la photographie de rue ?
Stéphane Rouillard : Ma passion de la photo étant née dans la rue, notamment avec l’envie d’immortaliser et d’interpréter à ma façon les beautés qu’offrent l’architecture et le patrimoine, c’est un sujet évident qui s’est imposé naturellement.

SPF : Depuis combien de temps pratiquez-vous la photographie de rue ?
Stéphane Rouillard : Depuis que j’ai eu la chance d’avoir en main mon premier véritable appareil photo, cela fait maintenant un peu plus de 15 ans.

SPF : Avez-vous suivi une formation en photographie, ou êtes-vous autodidacte ?
Stéphane Rouillard : Mon parcours de vie a fait que je suis complètement autodidacte, internet étant toutefois bien sûr une aide précieuse, même s’il est également source de risque de s’y perdre.

SPF : Quel matériel utilisez-vous pour la photographie de rue (appareil photo, objectifs, accessoires, etc.) ?
Stéphane Rouillard : Depuis maintenant 3 ans j’utilise un plein format Canon Eos RP, avec très souvent un 16-35 F4 L et pour les plans serrés un 70-200 F4L. Parfois j’utilise mon 50mm F1.4 mais uniquement quand les circonstances l’imposent.

SPF : Avez-vous un équipement préféré pour la photographie de rue, et pourquoi ?
Stéphane Rouillard : J’affectionne particulièrement de travailler à l’ultra grand angle, cela me donne l’impression d’ouvrir grand les bras et de pouvoir embrasser la scène le plus largement possible, et même dans la hauteur étant adepte des photos en contre plongée (véritable tête en l’air ^^).

SPF : Comment définiriez-vous votre style en photographie de rue ?
Stéphane Rouillard : Contrasté et détaillé, comme une très large partie de mon travail, que ce soit en couleurs comme en noir et blanc avec notamment la naissance de mon projet de “Photo Croquée”.

SPF : Y a-t-il des photographes de rue qui vous inspirent ?
Stéphane Rouillard : De façon volontaire, je n’ai jamais pris vraiment le temps de me nourrir des grands noms de la photo. Je ne voulais pas être influencé par leur travail et avoir l’impression de faire comme untel. J’avais connu cette frustration après des cours de dessin au fusain et de peinture à l’huile, avec cette impression de ne pas produire ce que j’ai au fond de moi mais de reproduire ce qui m’a été enseigné. Je ne voulais pas ça pour ma photo. Bien évidemment je n’ai rien inventé, tout a été fait et je fais certainement un mélange de différentes personnes. Mais je compte bien rattraper ce manque de culture dans les temps à venir.

SPF : Pouvez-vous partager une de vos photos de rue préférées et raconter son histoire ?
Stéphane Rouillard : Comme pour tous l’exercice n’est pas simple de n’en choisir qu’une. Pourtant celle-ci est tellement symbolique de mon travail actuel.

Issue de mon projet/série de “Photo Croquée” dont l’essence est d’obtenir une photo en noir et blanc dont le rendu fait penser à un dessin au crayon (inspiré de la frustration de mes cours de fusain ?), cette photo met en valeur la richesse et la beauté des détails qu’une architecture ancienne peut offrir. Cette cour de l’Hôtel de Vogüé à Dijon regorge de trésors qui vont se cacher jusque dans les moindres détails. Détails que je viens mettre en valeur et en évidence, bien plus que dans la réalité, avec ce travail photo croqué. J’ai même été frustré quand je l’ai terminée, j’avais encore envie de travailler dessus tellement j’y ai pris du plaisir, mais la raison l’a emporté je savais qu’elle devait rester ainsi. Et pour terminer l’anecdote, mon bureau va se trouver dans les mois prochains dans l’enceinte de cette cour, la boucle est bouclée.

SPF : Quels sont les défis auxquels vous êtes confronté en pratiquant la photographie de rue ?
Stéphane Rouillard : Le défi principal est la gestion de l’humain. Jusqu’alors il n’est pas beaucoup présent dans mon travail, principalement pour éviter les problématiques que peut engendrer le droit à l’image. Quand il est présent c’est souvent de façon non reconnaissable, et bien entendu jamais dans une situation dégradante.

SPF : Pouvez-vous partager une expérience mémorable que vous avez vécue tout en faisant de la photographie de rue ?
Stéphane Rouillard : Celle qui m’a certainement le plus marqué, c’est cette balade avec l’appareil dans la sacoche à ma pause méridienne, un jour gris de novembre. L’œil accroché par un cadre, l’ambiance maussade n’est pas propice à mettre en valeur de façon optimale celui-ci. À deux doigts de continuer mon chemin, je décide au dernier moment de tout de même faire la photo que j’ai en tête. Bien m’en a pris parce que celle-ci fut à l’origine d’une belle rencontre avec le propriétaire d’un des lieux sur la photo, qui a entraîné ensuite de belles aventures photographiques.

SPF : Comment gérez-vous les questions d’éthique liées à la photographie de rue, en particulier en ce qui concerne la vie privée des sujets ?
Stéphane Rouillard : En me limitant aux lieux publics et en prenant soin que les sujets soient le moins reconnaissables possible et jamais dans une situation dégradante.

SPF : Avez-vous déjà eu des situations délicates en photographie de rue et comment les avez-vous gérées ?
Stéphane Rouillard : J’ai la chance de ne jamais avoir rencontré de situation délicate lors de ma pratique, je me fait le plus discret possible.

SPF : Quels conseils donneriez-vous aux débutants qui souhaitent se lancer dans la photographie de rue ?
Stéphane Rouillard : D’écouter bien plus leur cœur que les belles paroles d’autres personnes, qu’elles soient devant ou derrière l’objectif.

SPF : Avez-vous des recommandations pour développer sa créativité en photographie de rue ?
Stéphane Rouillard : Dans la continuité de ma réponse précédente, savoir s’écouter et ne pas se fixer de barrière. Derrière une idée folle peut se cacher un travail mémorable. L’important est d’écouter ce feu qui brûle en nous !

SPF : Avez-vous des projets ou des objectifs futurs en photographie de rue que vous aimeriez partager ?
Stéphane Rouillard : Celui qui occupe beaucoup de mon temps depuis fin janvier, faire avancer au mieux mon projet de “Photo Croquée”. À travers cette interprétation personnelle de la photo en noir et blanc, j’ai souhaité donner un rendu graphique en mettant un bon coup de crayon sur mon objectif. Dans un style néo-pictorialiste où photo et dessin se mêlent harmonieusement pour accentuer les traits et détails importants. Deux techniques qui se fondent au service d’une vision pour sublimer une composition.

SPF : Prévoyez-vous de participer à des expositions ou des publications prochainement ?
Stéphane Rouillard : En local mes photos croquées sont exposées au rayon décoration d’un magasin Leroy Merlin jusqu’à la fin de l’été. Un projet en galerie est également en train de se mettre en place. J’ai également postulé pour le festival Grain d’Pixel à Besançon en octobre, j’espère que j’aurai l’honneur d’être retenu. J’espère pouvoir publier d’ici quelques semaines/mois un livre de ce projet qui me tient à cœur.

SPF : Comment avez-vous rejoint Street Photography France ?
Stéphane Rouillard : Par le biais du compte d’un photographe de renom proche de chez moi qui est déjà membre, je remercie Fabien d’avoir partagé son contenu issu de SPF !

SPF : Quels avantages trouvez-vous dans l’appartenance à cette communauté ?
Stéphane Rouillard : Je sens que je peux être épaulé et conseillé, et je peux surfer sur la qualité, la motivation et la passion qui anime toute l’équipe et les membres de SPF !

SPF : Avez-vous des projets ou des idées pour renforcer la communauté de Street Photography France ?
Stéphane Rouillard : Il est encore un peu tôt pour cela, je dois déjà creuser tout l’univers de SPF pour ensuite laisser germer mes propres idées/projets.

En savoir plus sur Street Photography France

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading