Un An de Photographie de Rue en Autodidacte : Rencontre avec Noémie Bouteiller

Dans cette interview pour Street Photography France, Noémie Bouteiller partage ses expériences en tant que photographe de rue autodidacte. Découvrez comment elle utilise son Ricoh GR3 pour capturer des moments humains émouvants et comment elle gère les défis éthiques de la photographie en public.

On pose les questions à noémie…

Dans cette interview, Noémie Bouteiller partage avec nous son parcours photographique.

SPF : Comment avez-vous découvert la photographie de rue ?
Noémie Bouteiller : Par pur hasard, au travers de mes voyages, avant même de savoir que cette pratique portait un nom.

SPF : Depuis combien de temps pratiquez-vous la photographie de rue ?
Noémie Bouteiller : Depuis un peu plus d’un an.

SPF : Avez-vous suivi une formation en photographie, ou êtes-vous autodidacte ? Quel matériel utilisez-vous pour la photographie de rue (appareil photo, objectifs, accessoires, etc.) ?
Noémie Bouteiller : Je suis autodidacte et passionnée de photographie depuis mon plus jeune âge, commençant par des argentiques Kodak puis le cadeau de mon père à mes 12 ans, un Minolta XG1. Je suis depuis passée au numérique et utilise principalement mon Ricoh GR3 pour la photo de rue.

SPF : Avez-vous un équipement préféré pour la photographie de rue, et pourquoi ?
Noémie Bouteiller : Mon Ricoh GR3 pour son côté « sniper » et compact.

SPF : Comment définiriez-vous votre style en photographie de rue ?
Noémie Bouteiller : Étant portraitiste de base, je dirai que mon style est basé sur l’instantanéité, la spontanéité mais aussi l’émotion, et l’humain, mon sujet principal.

SPF : Y a-t-il des photographes de rue qui vous inspirent ?
Noémie Bouteiller : Il y a Eliott Erwitt, Sabine Weiss, Ovidiu Selaru, Valérie Jardin ou encore les portraits de Nikos Aliagas.

SPF : Pouvez-vous partager une de vos photos de rue préférées et raconter son histoire ?
Noémie Bouteiller : La photo que j’ai partagée pour la revue N°5 au Normandy Beach Race où elle suggère trois hommes parfaitement alignés dans un urinoir, m’amuse beaucoup, j’aime ce côté parfois un peu décalé et spontané de la photo de rue.

SPF : Quels sont les défis auxquels vous êtes confronté en pratiquant la photographie de rue ?
Noémie Bouteiller : Les défis sont toujours selon moi, de respecter l’intégrité d’une personne, que l’image puisse véhiculer une émotion, sans pour autant mettre en péril un sujet au travers d’une composition.

SPF : Pouvez-vous partager une expérience mémorable que vous avez vécue tout en faisant de la photographie de rue ?
Noémie Bouteiller : Par pur hasard dans Rouen, j’ai aimé photographier un petit garçon qui courait pour chasser les pigeons. La photo que j’ai prise en déclenchant de manière très rapide, a donné un résultat qui m’a beaucoup plu. En parlant avec la maman, j’ai su que cet enfant était porteur de handicap, difficile à gérer et déscolarisé. Il y avait un contraste énorme dans ce cas, entre le vie du sujet, que j’ai connue après coup, et ce que dégageait ma composition.

SPF : Comment gérez-vous les questions d’éthique liées à la photographie de rue, en particulier en ce qui concerne la vie privée des sujets ?
Noémie Bouteiller : Je fais toujours en sorte de me placer après coup, lors du traitement de ma photo, à la place de mon sujet en me demandant si cette scène me dérangerait et pourrait m’offenser si je tombais sur cette photo. Si j’ai un doute au moment de la prise de vue et que le sujet est démarqué, parfois je demande, parfois pas, je dirai que c’est au feeling, au ressenti.

SPF : Avez-vous déjà eu des situations délicates en photographie de rue et comment les avez-vous gérées ?
Noémie Bouteiller : J’ai connu à mes débuts, beaucoup plus d’hésitations liées à ma discrétion naturelle. Il m’est arrivé de vouloir prendre en photo un homme, dont la lumière nocturne du bus se reflétait sur la peau très noire de son visage: je savais que le rendu serait magnifique, j’ai hésité pendant tout le trajet à lui demander de pouvoir le photographier… et il est parti. J’ai longtemps eu ce regret de me dire « j’aurai dû ».

SPF : Quels conseils donneriez-vous aux débutants qui souhaitent se lancer dans la photographie de rue ?
Noémie Bouteiller : D’observer plus encore que de regarder, de sortir même sans but car parfois c’est l’occasion qui crée ce sentiment de « devoir » faire cette photo, c’est un ressenti, un feeling.

SPF : Avez-vous des recommandations pour développer sa créativité en photographie de rue ?
Noémie Bouteiller : Je dirai de pratiquer encore et toujours mais jamais par principe, toujours par passion et avec le cœur : il est primordial que la photo nous plaise d’abord à nous, avant « l’autre ».

SPF : Avez-vous des projets ou des objectifs futurs en photographie de rue que vous aimeriez partager ?
Noémie Bouteiller : Un voyage à New-York.

SPF : Prévoyez-vous de participer à des expositions ou des publications prochainement ?
Noémie Bouteiller : J’aimerais beaucoup mais je n’en ai pas encore eu l’occasion.

SPF : Comment avez-vous rejoint Street Photography France ?
Noémie Bouteiller : J’ai connu au travers différentes pages que je suis sur les réseaux sociaux notamment « À travers les yeux de Valou ».

SPF : Quels avantages trouvez-vous dans l’appartenance à cette communauté ?
Noémie Bouteiller : De pouvoir développer son œil photographique, échanger en toute bienveillance et aussi, pouvoir avoir l’opportunité d’avoir un peu de visibilité sur mes photographies.

SPF : Avez-vous des projets ou des idées pour renforcer la communauté de Street Photography France ?
Noémie Bouteiller : Pas encore mais à l’avenir, pourquoi pas !

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