L’Univers Visionnaire de Stéphane PIA en Photographie de Rue

Entre les ruelles animées et les boulevards silencieux, la photographie de rue se révèle être bien plus qu’une simple capture d’instantanés. C’est un témoignage visuel de la vie quotidienne, un reflet brut de notre société en mouvement perpétuel. Stéphane PIA, un explorateur des rues modernes, nous invite à plonger dans son monde où chaque coin de rue raconte une histoire. Dans cette conversation exclusive, nous partons à la découverte de son parcours singulier, de ses expériences inoubliables et de sa philosophie artistique, nous offrant ainsi un aperçu fascinant de son voyage créatif à travers les artères urbaines du monde entier.

On pose les questions à Stephane…

Dans cette interview, Stéphane Pia partage avec nous son parcours photographique.

 

SPF : Comment avez-vous découvert la photographie de rue?

Stéphane PIA : La photo de rue est pour moi juste un label relativement récent. J’ai commencé à photographier il y a de nombreuses années et je capturais déjà des situations dans les rues de Paris, dans des endroits qui n’existent plus d’ailleurs, la rue Watt complètement transformée ou les entrepôts à vin de Bercy. Certains puristes affirment ceci est de la photo de rue ceci ne l’est pas etc., je ne souhaite pas entrer dans ce débat ça ne mène à rien de constructif.

SPF : Depuis combien de temps pratiquez-vous la photographie de rue?

Stéphane PIA : Disons que je capture des gens dans la rue depuis 1984.

SPF : Avez-vous suivi une formation en photographie, ou êtes-vous autodidacte? Quel matériel utilisez-vous pour la photographie de rue (appareil photo, objectifs, accessoires, etc.)?

Stéphane PIA : Ma mère est photographe, j’ai commencé à utiliser ses appareils (Nikon, Mamiya) lorsque j’avais 12 ans, j’ai suivi ses conseils, lu beaucoup, pratiqué pas mal, j’ai créé des clubs de photographie, animé des ateliers de chambre noire, fabriqué mes produits chimiques. J’utilise le digital depuis le début des années 2000, je me souviens mon premier appareil digital était un Epson, Olympus, j’ai essayé pas mal de Fuji…je me suis stabilisé et trouvé des appareils qui me conviennent récemment seulement. J’utilise les Nikon D750 et D850 et le Ricoh GRII. J’utilise souvent un flash externe relié avec un câble à mon boîtier Nikon.

SPF : Avez-vous un équipement préféré pour la photographie de rue, et pourquoi?

Stéphane PIA : En plus des Nikon D750 ou D850, je suis très content de mes paires de chaussures Asics de la série Nimbus Gel, avoir un chapeau pour pluie ou soleil est très utile.

SPF : Comment définiriez-vous votre style en photographie de rue?

Stéphane PIA : Intuitif. J’ai entendu dire qu’il y a en photo de rue les pêcheurs et les chasseurs. Je pense être plus un chasseur, je marche pratiquement tout le temps.

SPF : Y a-t-il des photographes de rue qui vous inspirent?

Stéphane PIA : Oui énormément, en fait tout le monde a quelque chose à exprimer et donc est inspirant. Ce n’est pas une réponse démagogique…je le pense vraiment. J’aime les gens qui explorent qui cherchent qui essayent et qui n’ont pas peur de se tromper.

SPF : Pouvez-vous partager une de vos photos de rue préférées et raconter son histoire?

Stéphane PIA : Je suis particulièrement attaché aux clichés pris spontanément, sans préméditation. Un exemple qui me tient à cœur est celui de la femme tenant un parapluie à pois, capturée par hasard avec son regard parfaitement encadré entre ses doigts. Cette scène, capturée à New York, compte parmi mes premiers clichés lors d’un séjour de quatre jours consacrés à la photographie avec une amie. Prise instinctivement, elle représente pour moi un moment de compréhension important dans cette discipline.

SPF : Quels sont les défis auxquels vous êtes confronté en pratiquant la photographie de rue?

Stéphane PIA : Des ampoules très douloureuses, une fatigue intense après de nombreux jours de plus de 10 heures de marche, mais aussi quelques confrontations avec des sujets qui ont capté un coup de flash… ceci est arrivé à New York, Paris et Turin. Mais cela s’est bien résolu, sans doute parce que je pense avoir développé avec le temps des techniques pour les cas problématiques.

SPF : Pouvez-vous partager une expérience mémorable que vous avez vécue tout en faisant de la photographie de rue?

Stéphane PIA : Un exemple relativement récent, en octobre 2023, j’ai photographié une fille dans le métro de New York. Elle était face à son reflet juste avant de descendre du métro, je lui ai donné l’adresse de mon compte Instagram. La photo a été sélectionnée pour une publication. Et deux mois après, elle me contacte sur Instagram, me disant qu’elle avait passé des semaines à me chercher. Je lui ai dit que la photo avait été publiée et elle m’a confié que son rêve d’être mannequin se réalisait. Elle a décidé de se à cette profession à plein temps. Elle voulait que je sois la personne qui réaliserait son book. Toujours en lien avec cette photographie, une marque de mode de New York m’a contacté pour réaliser une campagne pour eux comme quoi un petit post sur Instagram put avoir sa petite histoire.

SPF : Comment gérez-vous les questions d’éthique liées à la photographie de rue, en particulier en ce qui concerne la vie privée des sujets?

Stéphane PIA : Je ne me pose pas vraiment le problème je respecte certaines situations, après avoir fait des photos je peux laisser un contact pour qu’il puisse avoir la photo.

SPF : Avez-vous déjà eu des situations délicates en photographie de rue et comment les avez-vous gérées?

Stéphane PIA : Oui j’en ai eu. C’est un peu long à expliquer mais en général j’évite absolument la confrontation, plutôt je fais apparaître un état d’esprit calme, je commence à discuter, je fais tomber les réticences. Pour moi le contact avec la personne est un aspect magnifique de la photo que je pratique. La personne que je photographie devient le centre du monde et c’est ce que je souhaite transmettre dans tous les cas même s’il y a une friction très forte. Donc il peut y avoir une photo « volée » et puis peuvent suivre d’autres photos plus intimes.

SPF : Quels conseils donneriez-vous aux débutants qui souhaitent se lancer dans la photographie de rue?

Stéphane PIA : Je ne suis pas dans la position de donner des conseils, je peux dire ce qui est important dans ma pratique. Pour moi les points suivants sont cruciaux :

  • Avoir un appareil sans latence, travailler en particulier en manuel.
  • Savoir bien respirer pour être bien concentré.
  • Sortir et ne pas se décourager, il suffit d’une fraction de seconde pour donner un sens à des heures de pratique.

SPF : Avez-vous des recommandations pour développer sa créativité en photographie de rue?

Stéphane PIA : Oser, éviter de trop se répéter, travailler en s’imposant des contraintes (de distance, vitesse, ISO, etc.).

SPF : Avez-vous des projets ou des objectifs futurs en photographie de rue que vous aimeriez partager?

Stéphane PIA : Oui j’en ai, ils sont en cours de formalisation.

SPF : Prévoyez-vous de participer à des expositions ou des publications prochainement?

Stéphane PIA : Oui je participerai à une grande expo collective à Milan, The Street Soup.

SPF : Comment avez-vous rejoint Street Photography France?

Stéphane PIA : Je vous ai connu sur Instagram, je pense que Street Photography France mène un travail de très haute qualité, très structuré et a une approche communautaire.

SPF : Quels avantages trouvez-vous dans l’appartenance à cette communauté?

Stéphane PIA : Je suis un peu un mauvais élève, je ne participe pas trop à l’activité communautaire mais j’ai pu connaître de très bons photographes, j’aime cette idée de portail et la possibilité de s’exprimer.

SPF : Avez-vous des projets ou des idées pour renforcer la communauté de Street Photography France?

Stéphane PIA : Très bonne question. Je pense qu’il serait bien d’organiser une exposition collective qui se transformerait aussi en une occasion d’échange avec les membres.

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