Découverte et Passion : Une Conversation avec William Raphanel, Photographe de Rue

Découvrez l’histoire inspirante de William Raphanel, un autodidacte passionné qui a redécouvert son amour pour la photographie à travers l’objectif captivant de la rue. Plongez dans son voyage, de la découverte tardive de la photographie de rue à ses aspirations futures, en passant par ses défis et ses moments mémorables.

 

On pose les questions à William…

Dans cette interview, William Raphanel partage avec nous son parcours photographique.

SPF : Comment avez-vous découvert la photographie de rue ?

William Raphanel : J’ai pratiqué la photographie avec un vieil appareil argentique (un Zénith) il y a 30 ans. Puis j’ai tout arrêté, pour diverses raisons. Il y a 10 ans je me suis mis au numérique et ai repris goût à la photographie, avec les essais et erreurs que permet cette technologie. C’était essentiellement des photos de famille ou de vacances. J’ai découvert la photo de rue sur Youtube, grâce à Genaro Bardy. J’ai compris la nécessité d’acquérir une « culture » photographique pour progresser en photo en général et en photo de rue en particulier.

SPF : Depuis combien de temps pratiquez-vous la photographie de rue ?

William Raphanel : J’ai fait un stage de photo de rue à Paris avec Genaro en 2022. Ça a été un déclic pour moi. Dépasser ses peurs pour aller vers les personnes et leur demander de les prendre en photo m’a procuré beaucoup de plaisir. Je me croyais timide, je le suis mais quand il s’agit d’aller voir une ou un inconnu pour lui demander de faire un portrait, c’est à chaque fois une décharge d’adrénaline qui me procure un grand plaisir. Quel que soit le résultat d’ailleurs. La rencontre est plus importante que la photo !

SPF : Quel matériel utilisez-vous pour la photographie de rue (appareil photo, objectifs, accessoires, etc.) ?

William Raphanel : J’ai un hybride plein format, un Lumix S5. Pour la photographie de rue j’utilise un 35mm.

SPF : Avez-vous un équipement préféré pour la photographie de rue, et pourquoi ?

William Raphanel : Le Lumix S5 avec son 35mm est léger, son écran orientable me permet de shooter sur des angles différents, notamment en le laissant sur mon ventre pour qu’on ne comprenne pas que je shoote.

SPF : Comment définiriez-vous votre style en photographie de rue ?

William Raphanel : J’aime marcher au hasard jusqu’à ce qu’un cadre particulier m’arrête pour ses lignes, son ambiance, ses reflets ou sa lumière. Je m’arrête, cherche un angle intéressant et attends. Je shoote quand passe une personne qui donne sens au cadre. Il m’arrive d’arrêter des personnes pour leur demander de poser, mais en général je préfère les shooter dans l’action, quitte à leur faire voir la photo après… Ensuite au post traitement je préfère laisser mes photos en couleur avec un rendu proche de l’argentique. Mais ma photo préférée est en noir et blanc (voir la suite) !!!

SPF : Y a-t-il des photographes de rue qui vous inspirent ?

William Raphanel : Je suis un fan d’Elliott Erwitt, j’adore son humour, son originalité et la variété de ce qu’il a produit. J’apprécie aussi la couleur chez Saul Leiter ou Alex Webb…

SPF : Pouvez-vous partager une de vos photos de rue préférées et raconter son histoire ?

William Raphanel : Ma photo préférée a été faite lors de l’exposition Elliott Erwitt au musée Maillol à Paris en avril 2023. Je me suis placé derrière une statue de Maillol pour faire la mise au point sur une photo d’Erwitt représentant une jeune fille devant une statue. Puis j’ai attendu que quelqu’un arrive, comme d’habitude. Après quelques instants seulement, une jeune fille est entrée. J’ai eu un coup au cœur, c’était le sosie de la jeune fille sur la photo d’Erwitt. Je l’ai observée se déplacer dans la salle, quand elle est passée dans le rayon de soleil situé entre la statue et la photo j’ai déclenché. L’émotion a été telle que j’ai cru que j’allais tomber dans les pommes !!! La jeune fille a continué, je regrette encore de ne pas l’avoir abordée pour lui demander ses coordonnées et lui envoyer la photo, comme il m’arrive de le faire souvent depuis… C’est pour ressentir ce genre d’émotion que je fais de la photo !

SPF : Quels sont les défis auxquels vous êtes confronté en pratiquant la photographie de rue ?

William Raphanel : Aller vers les personnes que je prends en photo pour leur parler, leur expliquer ce que je fais, et échanger avec eux, alors qu’au départ je ne m’en croyais pas capable.

SPF : Pouvez-vous partager une expérience mémorable que vous avez vécue tout en faisant de la photographie de rue ?

William Raphanel : Lors du stage avec Genaro, je me rappellerai toujours de la première fois où j’ai arrêté des personnes pour faire leur portrait. Il y avait les silhouettes de Dylan et Gainsbourg dessinées sur un mur. Je me suis posté là jusqu’à ce qu’un groupe de cinq personnes arrive. Je leur ai demandé de se placer entre les deux silhouettes. Ils se sont prêtés au jeu, nous avons échangé nos coordonnées et je leur ai envoyé la photo. C’est cette première expérience qui a tout déclenché.

SPF : Comment gérez-vous les questions d’éthique liées à la photographie de rue, en particulier en ce qui concerne la vie privée des sujets ?

William Raphanel : Photographier dans un lieu public ne me pose pas de problème. Je reste discret, n’utilise pas le flash. Si la personne me voit, je lui explique ma démarche, lui fait voir la photo. Si, après cela, elle souhaitait que je l’efface, je le ferais. Mais ça ne m’est jamais arrivé. Je ne photographie pas les enfants, sauf si ce sont les miens. Il m’arrive de les mettre en scène, devant du street art ou une affiche publicitaire. Ils ont l’habitude et je n’ai même plus besoin de leur demander de prendre une pose adaptée au motif. C’est pratique !

SPF : Avez-vous déjà eu des situations délicates en photographie de rue et comment les avez-vous gérées ?

William Raphanel : Il m’est arrivé d’avoir des refus quand j’ai demandé de prendre des personnes en photo. Mais ce n’a jamais été des situations délicates, je n’ai pas insisté et suis allé vers quelqu’un d’autre.

SPF : Quels conseils donneriez-vous aux débutants qui souhaitent se lancer dans la photographie de rue ?

William Raphanel : Pratiquer. Avoir toujours son appareil photo sous la main. Puis passer le cap de demander aux personnes de les prendre en photo pour ensuite oser le faire sans le demander et être prêt à expliquer ce qu’on fait si la personne vous voit.

SPF : Avez-vous des recommandations pour développer sa créativité en photographie de rue ?

William Raphanel : Il m’arrive souvent de revenir bredouille d’une sortie en ville. Pour ne pas me décourager et rester créatif, je m’impose alors des contraintes. En général je pars de l’observation de mes photographes préférés : prendre des chiens en photo, utiliser des reflets, utiliser un cadre dans le cadre, rechercher une couleur dominante, etc. Je sors avec cet objectif. Mais quoi qu’il arrive il faut rester attentif et compter sur le hasard…

SPF : Avez-vous des projets ou des objectifs futurs en photographie de rue que vous aimeriez partager ?

William Raphanel : Dans 9 mois je serai en retraite. Je vais me consacrer à temps plein à la photographie. Je fais partie du club photo de Vendôme (Objectif 41) et compte m’y investir encore plus. Et ensuite j’épargne pour participer au stage photo de rue à New York avec Genaro Bardy !

SPF : Prévoyez-vous de participer à des expositions ou des publications prochainement ?

William Raphanel : Je vais participer à une exposition cet été à la médiathèque d’une petite ville voisine, puis tous les ans notre club photo organise une exposition à Vendôme en décembre.

SPF : Comment avez-vous rejoint Street Photography France ?

William Raphanel : Je suis Selaru Ovidiu sur Instagram et j’ai connu Street Photography France grâce à votre revue N°4 qui présente son travail. J’ai acheté votre revue et l’ai trouvée superbe !

SPF : Quels avantages trouvez-vous dans l’appartenance à cette communauté ?

William Raphanel : Le premier avantage est de pouvoir échanger avec d’autres photographes à une échelle plus importante que ce que je fais déjà dans mon club photo (grâce à Discord). La possibilité de poster des photos sur votre site est intéressante et permet d’accéder à une autre visibilité qu’Instagram.

SPF : Avez-vous des projets ou des idées pour renforcer la communauté de Street Photography France ?

William Raphanel : Alors, en fait je découvre le Discord de SPF. A chaque fois que j’ai une idée à suggérer, je regarde sur le Discord… et m’aperçois que c’est déjà en place ! Existe-t ’il un salon qui permet de provoquer des rencontres entre photographes, pour faire des sorties communes dans la ville de son choix. S’il existe déjà, bravo ! Sinon, c’est ma suggestion…

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